HIGH TECH
L’invention qui permet de skier sans efforts
Article à retrouver sur le site de Paris Match
Romain Clergeat
26/02/2019 à 13:21
« Le principe est génial et on arrive à des résultats bluffants »
— Luc Alphand, ancien champion de ski
Pour tester le Ski-Mojo, j’étais le bon client : 54 ans, un âge où la pratique sportive devient moins facile, un niveau de glisse moyen-passable et la sensation que le moment est proche où skier demandera plus d’efforts qu’il ne procure de plaisir. Dans les magasins de l’Alpe-d’Huez où je suis venu l’enfiler, le responsable m’accueille en précisant d’emblée : « J’en ai vendu sept ce mois-ci ! Tous les clients qui l’ont essayé l’ont acheté. » Je me suis dit journaliste : est-ce bien sincère ?
Sorti du sac, l’exosquelette ressemblait à un harnais un peu compliqué à installer mais, avec une première aide, on comprend que le principe est simple. Un système de ressort logé dans une armature ergonomique se fixe à l’arrière de chaque chaussure de ski (sur laquelle on a vissé au préalable une attache), maintenu le long de la jambe par un fourreau en Néoprène et relié à un harnais léger que l’on enfile par les pieds. Pour souci esthétique, on peut aussi le porter sous sa combinaison.
En marchant jusqu’au télésiège, force est de constater que ce n’est pas encore enclenché. Sur les skis, il faut alors appuyer sur un petit bouton, puis tendre la jambe d’avant en arrière. On sent une nouvelle « rigidité » qui renvoie aux mouvements amortis une résistance à la flexion. Pour marcher, cela semble contraignant, mais pour skier c’est vite une aubaine.
Au début, on a la sensation de se trouver plus lourd, ou qu’un poids supplémentaire vient désormais ancrer chacun des virages. Mais très vite, on comprend que le Ski-Mojo contribue à stabiliser les skis, à mieux coller à la neige, on s’adapte rapidement et on en profite vraiment. À chaque mouvement, et particulièrement quand ils sont approximatifs, on sent que les articulations sont moins sollicitées. Et les muscles des cuisses aussi. Très vite, on skie mieux, avec une tonicité musculaire retrouvée.
Quand, après une heure, on interrompt le dispositif, on ressent une impression de légèreté retrouvée, en éprouvant aussi le sentiment que les skis vont se dérober. On se sentait moins « encadré » au niveau des jambes. Et, dès qu’on relance le Ski-Mojo, l’idée fait cliché mais c’est pourtant vrai : l’essayer, c’est vraiment l’adopter.
Le Ski-Mojo permettrait de diminuer le nombre d’accidents :
- 106 millions de journées de ski par an
- 263 000 blessés chaque saison
- 37 % des lésions concernent le genou
« Il est utile pour les skieurs de tous les niveaux »
Gabriel Castelain, cofondateur de Ski-Mojo France
Paris Match : À qui s’adresse le Ski-Mojo ?
Gabriel Castelain : Le spectre est très large. C’est même une difficulté marketing pour nous. Il est utile aux amateurs qui veulent gagner en confiance, aux skieurs occasionnels de 40 ou 50 ans qui sentent qu’ils n’ont plus leurs jambes des 20 ans. Et pour les professionnels du ski qui font toute la saison sur des « planches », le Ski-Mojo les soulage vraiment. Enfin, il s’adresse à tous ceux qui souffrent d’arthrose, de ligaments fragilisés, de déficience musculaire : ils retrouvent le plaisir de skier en oubliant les douleurs et les faiblesses. Les seuls à qui cela n’apporte rien, ce sont les débutants.
Quelle est la progression de vos ventes ?
Cela fait maintenant cinq ans que nous le commercialisons. La première année, nous en avons vendu 173. La deuxième : 450. La troisième : 680. L’année dernière : 1 182. Et au 8 février, 1 400 exemplaires. Avec une estimation à la fin de la saison à 2 200. On double le nombre d’utilisateurs chaque année.
Pourquoi est-ce aussi cher ?
Il y a eu beaucoup de recherche et de développement. Il est fabriqué à la main. On passe aussi beaucoup de temps à le faire essayer. Gratuitement. Et nous sommes encore sur des petites quantités.
Qu’en pensent les professionnels ?
Luc Alphand, Heidi Zurbriggen et Carole Montillet l’ont essayé, et tous sincèrement aimé. Mais aussi des pisteurs. Eux aussi ont senti son efficacité. On a 98 % de retours positifs.
- Poids : 1,2 kg
- Puissant ressort intégré
- Harnais léger adapté à la morphologie du skieur
- Attache à la chaussure permettant de transférer le poids du bassin directement vers le sol
Interview Romain Clergeat — Source : Paris Match, 21-27 février 2019
